Chapitre III : La Géométrie mère des civilisations

La Géométrie mère des civilisations 
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Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre

Les compagnons et les maçons voyaient dans les principes de ce savoir ésotérique anciennement en honneur parmi eux la théorie rationnelle de leur art et, en quelque sorte, l'essence même de leur philosophie. " Leur étude, dit Oswald Wirth, ne se bornait pas , d’ailleurs, à la mesure des différents genres. de surfaces et de solides, car, après les avoir guidés dans leur pratique constructive, la géométrie devait encore les éclairer sur les mystères de la construction du monde. Les figures géométriques devenaient, en cela,dessymboles révélateurs,grâce aux spéculations basées sur les nombres et sur les formes."

Il est ,en effet, une géométrie purement initiatique, dont les théorèmes s'appliquent aux questions les plus ardues de la métaphysique et de l'ontologie. Pythagore y excellait et Platon était persuadé que seuls les initiés du second degré  pouvaient saisir la portée de son enseignement , d'où la fameuse inscription tracée sur la porte de son école : "Que nul n'entre ici s'il n'est pas géomètre ! " Cette géométrie transcendantale, qui fait parler les antiques idéogrammes, fournit en maçonnerie la clef du suprême ésotérisme.

En tant que  science de la construction universelle, la géométrie maçonnique est, en outre, particulièrement importante au point de vue moral. Elle enseigne à façonner les individus  en vue de leur destination, puis à les unir harmoniquement pour leur bonheur réciproque. Cette science sociale dans la plus haute acceptation du mot.

si, en effet, l'on peut dire à juste titre que l'architecture était la mère de la civilisation, il n'est pas moins certain que la géométrie symbolique est la mère de l'architecture elle-même. Sans la connaissance du nombre de la mesure, aucun, édifice , ne saurait prétendre  à l'harmonie de ses proportions ni la beauté. De même, l'édifice social ne peut être ordonné, ni durable si l'on ignore la science géométrique sacrée.

Les sculpteurs et les tailleurs de pierre formaient en Syrie des associations religieuses qui parcouraient toute l'Asie-Mineure afin d'élever des temples, selon la convenance des différents cultes. C'est ainsi que vers le 1er millénaire avant J.-C., Hiram roi de Tyr, envoya à Salomon, les ouvriers nécessaires à la construction du temple de Jérusalem, du palais royal et des murs de la cité.  Patrick Clot

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Voir aussi : Chapitre II : La franc-maçonnerie fille de l'alchimie